Londres en proie à une guerre sanglante ? Mais que se passe t-il ?
 
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If you can't pronounce my name just call me.. James Wu

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James Wu


James Wu
— PSEUDOs : Nana
— MISSIVES : 3
— DISPONIBILITÉ RPs : ✓ Disponible
— AVATAR : Jay Chou
— DC&TC : //
— CRÉDITS : me
If you can't pronounce my name just call me.. James Wu Wbzbte
— RACE : Humain *regarde son étiquette* chinois de surcroît
— CAMP : Du côté des étrangers et des péquenauds en détresse
— NATIONALITÉ : Chinoise
— ARMES : A peu près tout ce qui est à sa portée, ses poings et les lames cachées dans ses fripes
— LIEU D'HABITATION : Dans une chambre miteuse près des docks
— ÂGE : 28 ans et toute ses dents.. ou presque
— AMOUREUSEMENT : Secrètement épris de quelqu'un.. peut-être vous
— O.SEXUELLE : It's a secret

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MessageSujet: If you can't pronounce my name just call me.. James Wu If you can't pronounce my name just call me.. James Wu Icon_minitimeJeu 8 Mai - 0:08




James Wu
You want to know my name? ― military and to rinse your mouth with a stone
NOM&PRÉNOM ✗ Il est connu sous le nom de James Wu.. c'est plus facile à retenir et surtout plus facile à prononcer pour les occidentaux. Son véritable nom est Wǔ Shù-shí (吴漱石) mais il ne vous est pas demandé de le prononcer et encore moins de le retenir.. tenez-vous en à James ou à hey ! Toi le chintok ! SURNOM ✗ James est autant un prénom qu'un second prénom, on l'appelle parfois Jim mais les autres surnoms employés ne sont pas correcte et risque de faire tâches sur une fiche de présentation. ÂGE ✗ James a aujourd'hui 28 ans.. c'est déjà assez vieux surtout pour un célibataire PROFESSION ✗ Il est un peu tout.. garçon de courses, marmiton, serveur,... il n'en a pas toujours été ainsi malheureusement RACE&APTITUDES  ✗ Il est humain, tout ce qu'il y a de plus humains mais cela ne veut pas dire qu'il est vulnérable pour autant. Cela peut faire un peu cliché mais il a été initié aux arts-martiaux depuis sa plus tendre enfance par son maître, un professeur particulier en quelque sorte. Il n'est pas encore un maître en la matière mais n'est pas loin de le devenir, ce n'est pas les séances d'entraînement qui manquent. ARMES ✗ Pas de nunchaku ni de katanas -sans dec il est chinois pas japonais- mais il a ses poings et quelques lames bien affûtées cachées dans ses vêtements. SITUATION AMOUREUSE ✗ Il n'est pas marié, ce qui peu être relativement rare à cette époque pour les gens de son âge mais qui voudrait épouser un immigré en dehors d'une autre immigrée. Malheureusement pour lui, il s'est épris d'une personne qui lui est hors d'atteinte. NATIONALITÉ  ✗ Chinoise LIEU&DATE DE NAISSANCE ✗ Il est né à Nankin un 18 février PEURS ✗ Il a peur de finir gisant sur le trottoir jusqu'à ce que quelqu'un trouve son corps, il a peur d'être renvoyé en Chine, il a peur de perdre la personne vers qui son cœur penche dangereusement.. DE QUEL COTÉ IL EST ✗ Du côté des survivants ? Du côté des étrangers ? Du côté des gens qui ont besoin de lui ? De son propre côté quand le sort en décide. GROUPE SOUHAITÉ ✗ Les étrangers

✗ Tout sur toi baby !
Téméraire ✗ Courageux ✗ Soumis ✗ Loyal ✗ Belliqueux ✗ Tenace ✗ Violent ✗ Cultivé ✗ Rancunier ✗ Intelligent ✗ Manipulateur
Il caresse souvent son bras dans la manche duquel il cache une lame quand quelque chose ou quelqu'un le contrarie, comme pour se calmer et se rassurer à la fois. Il ne sort cette lame qu'en cas de besoin mais on peut penser qu'il s'imagine vous la planter entre les deux yeux. Il fait toujours profil bas face à ses nombreux employeurs, surtout pour conserver ses emplois et parce qu'il n'est qu'un chinois et n'a pas son mot à dire dans ce monde mais passe son temps à grommeler et imaginer une toute autre conversation dans sa tête. Il est très cultivé. Une partie de sa culture vient des enseignement confucéen qu'on lui a inculqué, mais la majeure partie vient des enseignements de ses professeurs particuliers payés par son père quand celui-ci était encore là. Ce n'est donc pas un idiot mais un bon à rien mais se faire passer pour tel lui permet de rester en vie. Il n'a plus aucune famille en Angleterre, ayant perdu sa mère quand il était encore tout jeune et son père il y a quelques années. Mais malgré cela, bien qu'il sache qu'il lui en reste sans doute en Chine, il ne veut pas y retourner, entre autres parce qu'il n'a que très peu de souvenirs de là-bas. Se fait passer pour un idiot. Il a souvent pensé à faire tomber le subterfuge et à montrer toute l'étendue de ses capacités intellectuelles mais il sait que cela ne lui apportera rien de bon de se montrer plus intelligent devant un Anglais et qu'il est même plus intelligent d'en faire croire le contraire. Il est intelligent mais ce n'est pas non plus un génie. Il tire surtout des enseignements dispensés par son maître, son père et ses professeurs. Il est plus agile avec des couverts qu'avec des baguettes mais ça n'a pas toujours été le cas sauf peut-être durant son enfance où il lui est arrivé de tenir ses baguettes à l'envers. L'apprentissage de la tenue des couverts européens a été une expérience intéressante et.. enrichissante, mais surtout comique pour les spectateurs. A un passe-temps assez particulier, il aime nourrir les oiseaux quand il a du temps libre, ce qui est assez rare. Il aime nourrir les pigeons mais aussi les mouettes qui envahissent le port de la ville. Il traîne d'ailleurs souvent sur les docks où l'on peut entendre des ragots, prendre les nouvelles fraîches en plus du poisson.. Il aime écouter les ragots autant qu'il aime les colporter même si ce n'est généralement pas un grand bavard, le fait qu'il parle peu fait qu'on l'écoute quand il s'exprime même s'il ne faut pas toujours se fier à ce qu'il dit, aimant colporter de fausse rumeur pour faire tourner les gens en bourrique. Bien que son ancienne vie lui manque -et il ne s'agit pas là de sa vie en Chine- sa nouvelle vie lui plaît bien qu'elle soit difficile et qu'elle demande des efforts pour survivre. D'une certaine manière il en tire plus de satisfaction que de tout obtenir en demandant simplement. La première fois qu'il a vu cette personne c'était alors qu'il faisait une course pour le patron du restaurant où il travaille. Depuis ce jour où il lui a à peine parlé, il s'arrange pour avoir une course pas très loin ne serait ce que pour voir cette personne.



LES TEMPS SONT SOMBRES ✗ Londres ressemble à une prison, une prison qui essaye de contenir un papillon avec ses barreaux trop épais et ses grandes ouvertures. Nocturne, rien ne peut le retenir et encore moins un couvre-feu car il est libre, libre de faire ce qu'il veut quand il le veut. Une carte ? Un pass ? Les chinois ne sont pas devenus les rois de la contre-façon en tricotant des liquettes. Mais passons.
Il est arrivé dans cette ville il y a longtemps.. et pas pour y amener le bien. Qui sait combien de victimes l'opium a pu faire dans cette ville. Mais ce qui la gangrène maintenant n'a rien d'une drogue. Il y a de nombreuses légendes en Chine sur des créatures nocturnes mais ce sont justement des légendes. On leur a donné des noms, on a murmuré leur nom dans l'obscurité en frissonnant de peur mais on en a ris lorsque le soleil se levait. Ce n'est pas qu'il n'y a jamais cru mais plutôt qu'il préfère ne pas trop y croire. Il peut être effrayant de réaliser qu'il existe des adversaires que même un bon entraînement ne permet de battre, des personnes prédestinées à vous terrasser, des prédateurs de votre propre race.
Il se sent concerné et à la fois dépassé par ce qu'il se passe dans cette ville où il a grandit. Il considère cette ville comme son berceau, son foyer mais ce n'est pas le cas de ses habitants qui ne le voient que comme un étranger alors pourquoi se sentirait-il concerné par le sort de ces personnes qui le méprise ? Parce qu'il a bon fond. Parce que c'est quelqu'un de bien qui, malgré les torts qu'il a subit, encaisse les coups sans les rendre parce que ce sont là, les choses qu'on lui a enseigné. Les Occidentaux sont vils et cruels, il ne reste qu'à prouver que les Orientaux sont mieux qu'eux.
On l'appelle : Londres, La Fantôme. Lui l'appelle la double face. Le jour et la nuit, les deux faces d'une même pièce.

✗ Derrière l'écran...

PSEUDO ✗ J'en ai pleiiiiiiiiin mais pour faire court.. le dernier que j'ai eu était Nana.. merci Lewis <3
ÂGE ✗ Trop pour que tu puisses toutes les manger :wtf:
PASSIONS ✗ J'étudie.. c'est pas suffisant ? Bah punaise ça bouffe du temps D: Mais quand par bonheur j'ai du temps libre, je regarde des séries, vais au ciné, écoute de la musique.. la totale quoi
FILMS & SÉRIES ✗ En ce moment je re-regarde Teen Wolf.. et après faut que je me remette à Game of Thrones et aussi à Once Upon a Time.. pitié qu'ils sortent pas d'autres séries qui pourraient me tenter..
PRÉSENCE ✗ ça dépent.. ça peut aller d'une fois par jour à une fois par semaine.
TON AVIS SUR LE FORUM ✗ Dereeeek :wtf: J'adore quoi xD
COMMENT ES-TU ARRIVÉ ICI ✗ Je connais la fonda ewe
TON AVATAR ✗ Jay Chou qui a joué dans The Green Hornet
UN TRUC EN + ✗ Cookies :pokerface:

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James Wu


James Wu
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— CAMP : Du côté des étrangers et des péquenauds en détresse
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— LIEU D'HABITATION : Dans une chambre miteuse près des docks
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MessageSujet: Re: If you can't pronounce my name just call me.. James Wu If you can't pronounce my name just call me.. James Wu Icon_minitimeJeu 8 Mai - 0:13




Eastern Story
come on.. draw out your chopsticks
Il faisait froid et le temps faisait triste mine le jour où Wǔ Shù-shí, aujourd'hui plus connu sous le nom de James Wu, vit le jour. Ce n'était d'ailleurs pas un bon jour. La pluie diluvienne qui s'était abattu sur le pays depuis des jours avait gonflé le fleuve jaune qui avait fini par quitter son lit, entraînant la mort sur son passage. Mais cela, le petit James ne s'en inquiétait pas, le plus important pour lui était de prendre son souffle pour pousser son premier cri, un cri à vous déchirer les tympans, un cri plein de vitalité.
La Chine n'est pas un pays facile. Ce n'est pas un pays où l'on mange du riz à chaque repas, où tous les habitants pratiquent le kung-fu comme des moines shaoling, où l'on trace des caractères à l'encre sur des feuilles en papier de riz en buvant du thé vert. C'est un pays immense pays, trop grand pour savoir tout ce qui s'y passe. C'est un pays troublé par les batailles, les famines et les invasions. C'est un pays hétéroclites avec peu de véritables chinois au sens où on l'entend. Un grand pays, riche en culture et en diversité, un pays avec et sans identité. Voilà l'endroit où il est né.
Il vit le jour à Nankin, une ville portuaire sur la côte, un peu en dessous de Pékin. Elle était très fréquentée par les étrangers, Occidentaux comme Orientaux, et son commerce fleurissait. James n'avait pas plus de deux ans lorsque sa mère trouva la mort et il n'arrive pas, encore aujourd'hui, à se remémorer son visage. Il se souvient de sa voix quand elle chantait, il se souvient de son parfum quand elle le prenait dans ses bras, mais son visage lui reste inaccessible, et ce malgré les peintures qu'il a d'elle. Il n'avait que deux ans quand elle se promena trop près du quartier des étrangers. Les peintures qu'il avait d'elle prouvait à quel point elle avait été belle. Elle avait sans doute essayé de refuser leurs avances, elle avait sans doute essayé de les fuir, mais reste qu'ils l'avaient violés avant de la laisser pour morte dans une rue étroite près du port. Les étrangers avaient été soupçonnés, mais sans preuves, personne ne pouvait être inculpé, d'autant plus qu'un chinois aurait pu le faire aussi. Il ne gardait presque aucun souvenir d'elle mais il ne gardait pas de rancune de cette perte. Un vide, de la tristesse, un manque comme un gouffre dans son ventre, mais pas de rancune. Il avait vite appris que telle était la nature humaine.

Il n'avait que cinq ans quand son père fit fortune dans l'opium qui fleurissait dans le sud du pays. Les étrangers en raffolaient, ils se l'arrachaient, et il pouvait se délecter de l'effet de cette drogue sur ces gens qui se croyaient supérieures à eux. Il ouvrit plusieurs salons dans la ville, s'enrichissant sur leur dos. Ce n'était pas beaucoup mais il était bien payé par rapport à ce que l'on pouvait espérer d'une honnête journée de travail dans ce pays. C'était un commerce facile, d'autant plus que sa famille travaillait dans les champs pour récolter le pavos.
Pendant ce temps, Shù-shí apprenait. Il n'avait que cinq ans mais les apprentissages doivent se faire tôt si l'on veut qu'ils soient efficaces, d'autant plus qu'un enfant rechigne moins à apprendre et apprend mieux, plus vite. Il avait un professeur particulier pour l'écriture, la lecture et le calcul, et un maître pour l'art du combat. Son maître, il l'appelait grand-oncle. Non pas qu'il était son oncle mais c'était ainsi qu'on l'appelait. C'était une personne assez âgée mais vigoureuse, qui avait la vivacité d'un serpent, la vue perçante d'un faucon et l'ouïe d'un chien, rien ne lui échappait et encore moins les plaintes. Il lui fit répéter maintes fois les même mouvements jusqu'à ce qu'il tombe de fatigue et quand il n'en pouvait plus, il lui en donnait encore. Quand il fut assez grand pour maîtriser ces mouvements, il lui en donna d'autres, et d'autres encore, les lui faisant répéter encore et toujours, aussi souvent qu'il le fallait jusqu'à ce que cela devienne un automatisme car le corps n'oublie jamais, c'était ce qu'il lui répétait.
Son père finit par se faire des allier, autant que des ennemis. Il avait d'ailleurs un bon ami, un Anglais du nom d'Adam Williams qui lui proposa de venir s'installer à Londres pour poursuivre son commerce. Il lui dit qu'il serait bien accueillis, que cela serait facile, que les clients n'attendaient que d'être réunis. Et il avait raison.

Il était maintenant un étranger. Il n'avait que neuf ans quand son père l'emmena en Angleterre. La route fut longue et houleuse comme les vagues qui percutaient leur navire. Il s'agissait d'un navire de la compagnie des Indes Orientales qui ferait escale à la capitale anglaise pour affaire avant de repartir pour la Hollande. Le voyage avait duré des jours et des semaines avant qu'ils ne voient enfin les côtes crayeuses et la fumée noire qui s'élevait des cheminées. Un voyage fatiguant qui avait maintes fois remué ses tripes pour les lui faire rendre par dessus bord. Son seul réconfort de devoir quitter son pays c'est que son grand-oncle était avec eux, bien qu'il ne lésinait pas sur les entraînements même à bord du navire, sous le regard amusé des marins qui les observaient.
L'Angleterre était une contrée hostile et ce n'était pas seulement à cause de la barrière de la langue. Certes son père avait un ami avec qui il passait du temps mais lui ne connaissait personne et son exotisme, bien qu'intrigante, ne lui permettait pas de se faire des amis, au contraire. Mais il avait son maître et cela lui était bien égal. Poursuivant ses entraînements, il étudia l'anglais, sa culture, ses mœurs et usages, son histoire.. Il fut baptisé et reçu le nom de James, pas par envie mais parce que Shù-shí était trop difficile pour eux. Il apprit à parler anglais, à se comporter en anglais, à penser anglais, à respirer et manger anglais. Il devint un gentleman, une personne cultivée et bien élevée dans l'argent de son père qui gangrenait la capitale avec le poison qu'il avait rapporté de son pays. Mais il ne s'intéressait pas aux affaires de son père. Il préférait lire, s'amuser et battre son maître.
Il avait eu du mal et pourtant il avait fini par réussir. Cela lui avait pris plusieurs années de travail acharné mais il avait fini par le mettre à terre comme il le lui avait maintes fois fait en entraînement. Il lui avait enseigné les arts-martiaux à sa manière, ainsi que le maniement des dagues, plus qu'un jeu de fléchettes. Ils avaient tissés un lien spécial et fort, plus fusionnel qu'entre un neveu et son oncle. Il était pour lui comme un père et sa perte le fit aussi souffrir que s'il eut été son père. Il avait dix-sept ans quand cela arriva. Rien de tragique, rien de dramatique. Il était vieux et l'air de la ville ne lui réussissait pas. Il finit par attraper la tuberculose et y succomber. Ce n'était pas une mort glorieuse, ce n'était pas une belle mort comme on peut rêver d'y glisser dans son sommeil mais il pouvait se vanter d'avoir bien vécu et d'avoir transmis son savoir à la postérité.

Ce ne fut pas cette perte tant que celle de son père l'année suivante qui l'atteignit. Il n'était pas encore majeur ce jour là quand quelqu'un se glissa dans leur demeure. James s'entraînait au violon, un tout autre combat à mener, celui de la patience, bien que son esprit ne soit pas vraiment entièrement concentré sur cet exercice. Il avait eu une discussion avec son père au sujet de la reprise de l'entreprise familiale et ils s'étaient emportés. Tout fils rêvait de reprendre le flambeau de son père mais pas lui. Il souhaitait être médecin et soigner les gens, il souhaitait être policier et les protéger, il ne voulait pas les rendre malade et voler le peu de biens qu'ils possédaient, il ne voulait pas faire le mal. A l'époque, il se voilait encore la face. Il savait pourtant qu'il n'était pas accepté, que son statut dans la société était mal vu et pourtant, il rêvait à ce genre de choses.
Les derniers mots qu'il dit à son père le marquèrent à jamais. « Mère n'aurait jamais voulu ça. Moi vivant, jamais ! Plutôt mourir ! » Il savait que ces mots feraient souffrir son père. C'était des mots de colère, à peine maîtrisés, des mots de rancœurs mais il était blessé. Il n'aurait jamais imaginé qu'il ne pourrait jamais réparer ses propos auprès de son père quand il retrouva son père, gisant dans son sang, poignardé dans le dos.
Personne ne semblait savoir qui avait fait ça, ou plutôt, personne ne semblait curieux de le savoir. Était-ce le coup d'un ami ou d'un ennemi ? Celui d'un drogué qui l'aurait suivi chez lui ? Qu'importait, les accidents de ce genre étaient monnaie courante. Et puis.. il s'agissait d'un étranger, d'un jaune. De sa fortune, il ne restait rien, tout autant que de l'ami de son père qui les avait amenés ici.

De son père, il se vengerait. Quoi que la police ait pu dire, même si elle ne trouvait pas de coupable à arrêter, lui savait. Comment la disparition d'une personne pouvait-elle ne pas paraître suspecte quand elle suivait la mort d'une autre ? Mais il savait aussi que ses origines ne jouaient pas en sa faveur. Les Anglais étaient connus pour leur nationalisme. Quand un meurtre était commis, on allait d'abord enquêter du côté des étranges, c'est ainsi que cela se passait. S'il croisait Adam Williams, celui-ci paierait pour la mort de son père avec son propre sang, cela, il en était certain.
Du jour au lendemain, il se retrouva sans famille et sans toit mais ce que les étrangers ont de bon, c'est qu'ils connaissent la véritable valeur de l'entraide. Il n'eut pas trop de mal à trouver un travail dans un restaurant du quartier chinois en tant que commis et garçon de course. Il travaillait comme un forcené pour se payer une chambre minable dans un immeuble délabré près du port et rentrait chaque soir, crevé et heureux, presque heureux. Ce tournant dans sa vie avait au moins eu l'avantage de lui faire découvrir une toute autre vie, une vie où il devait se battre pour avoir ce qu'il voulait, se battre sans ses poings. Il découvrit un tout autre monde, un monde au noir avec des règles différentes que celles qu'on suivait en société et si ce n'avait été la stricte éducation qu'il avait suivit depuis sa petite enfance, il n'aurait sans doute pas pu survivre seul avec une cuiller en argent dans la bouche. Il s'était souvent interrogé sur le dessein de son père, sur les raisons pour lesquelles il avait ainsi été préparé mais ses questions demeureraient sans réponses. Il pouvait au moins s'imaginer que c'était là matière à survivre dans ce monde difficile et ne pas finir comme sa mère dans une ruelles sombres, à attendre qu'on retrouve votre corps déjà froid.

Mais l'entrée dans cette nouvelle vie n'avait pas été facile en plus du sang qui avait été versée. Il avait erré dans les rues, sans but, encore choqué. Il avait eu du mal à s'en remettre et serait encore perdu dans sa quête de vengeance si ce n'avait été la rencontre qu'il avait fait. C'était un vieil Indien qui faisait la manche au coin d'une rue, à moitié sourd et aveugle. Il ne le vit pas plus arriver qu'il ne l'entendit et pourtant, c'est comme s'il savait tout de sa misère rien qu'au son de ses pas. C'est lui qui lui indiqua le quartier des étrangers qui comprenait le quartier chinois, lui assurant qu'il y trouverait un repas chaud et un travail pour se remettre sur pied. Il trouva étrange de ne pas la revoir au coin de cette rue quand il y retourna pour discuter avec lui mais étrange était trop faible pour décrire cette ville.
Toujours est-il qu'il trouva bien un travail et un repas le même jour, ainsi qu'un toit miteux sous lequel s'abriter. Il avait perdu beaucoup de choses en plus de l'argent, il avait compris que l'argent achetait beaucoup de chose mais n'achetait pas la fidélité. Son patron, un chinois d'un certain âge avec de l'embonpoint et une tête de souris obèse, était quelqu'un de strict et de droit qui en avait plus dans la tête que son visage n'en exprimait. Ce dernier ne se faisait pas d'illusion sur ses capacités, sans doute la raison pour laquelle il l'envoyait lui, faire des petites courses comme réclamer les impayés ou payer un plus gros poisson et qu'il lui faisait relativement confiance. Ils étaient maintenant une famille, tous perdu dans ce monde de fou où ils avaient accosté et ça allait de pire en pire.
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