Bon. Je vais mettre les choses au clair pour commencer. Je HAIS les journaux intimes. Je trouve ca niais et bon pour les gamines pleurnichardes. Ceci n’est donc pas un journal intime. J’appellerais plutôt ça un journal de bord, ou quelque chose s’en approchant. Un truc pour me défouler. C’est le patron qui m’a conseillé d’en écrire un l’autre jour. Il a dit qu’il valait mieux que je me défoule sur un bout de papier que sur les autres employés.  Dans un sens il n’a pas tord. Mais je me vois mal raconter ma vie à un carnet…  Je vais me sentir schizophrène un peu. M’enfin. Si ca peut aider à calmer mon tempérament, pourquoi pas ? Et puis d’abord… On commence par qu’elle formule en début de page ? Cher journal ? Mon ami ? Rah j’en sais strictement rien. Au pire je m’en fiche.  J’ai déjà la flemme d’écrire, je continuerai ça  plus tard.  Ah ! Une dernière chose. Si je découvre que quelqu’un d’autre que moi a ouvert ce truc qui me sert de journal. Qu’il se prépare à en subir les conséquences héhé ~

 




Cher journal,
Je ne savais pas par quel bout commencer. Ce n’est pas que j’ai tant de choses à dire, loin de là… En fait ce serait plutôt l’inverse. Après réflexion, je me suis donc dit qu’il serais bien de décrire l’environnement dans lequel j’évolue. Je vais commencer par mon appartement, et j’enchainerais avec le cabaret dans lequel je travaille : le « Moulin rouge. » 
Mon appartement est situé dans les bas quartiers de Londres, non loin de la Tamise. Perché au troisième étage d’un vieil immeuble, j’ai l’impression de dominer toute la ville. Bien que je n’habite pas dans les quartiers huppés, mon appartement est grand, bien éclairé et décoré avec gout. Le salon est assez vaste, deux canapés en cuir noir trônant fièrement en son centre, sur le parquet de bois. Au milieu, une table basse en bois vernis croule sous les partitions, les bouteilles vides et les paquets de cigarettes. Il faudrait que je range tout ça un de ces jours…  Aux fenêtres pendent de jolis rideaux noirs et blancs aux motifs chinois. En face d’un des canapés, une cheminée en briques rouges est encastrée dans le mur. Les murs sont blancs, ornés de portées dessinées à la peinture noire.  Je fais ça quand je m’ennuie. On s’occupe comme on peut. Dans un recoin de cette vaste pièce, attends un vieux piano poussiéreux. Je ne l’utilise jamais, mais je trouve qu ‘il a un certain charme et ca me ferais mal au cœur de m’en séparer. 
Passons à présent à ma chambre. Elle est … Rose. Les murs, les rideaux, les meubles… une véritable bonbonnière grandeur nature.  Au milieu, un grand lit à baldaquin, prends un bon tiers de l’espace. J’ai craqué quand je l’ai vu, mais il me le fallait. On sait jamais, un beau jeune homme aurait peut être envi de partager une de mes nuits qui sait ? Dans cette pièce j’ai aussi un vieux fauteuil voltaire, une coiffeuse dotée d’un grand miroir et une armoire en bois vernis assez spacieuse pour accueillir ma garde robe. 
Ma salle d’eau est assez vaste et banale. La seule chose qui sorte de l’ordinaire c’est la baignoire à pieds ultra spacieuse  que j’ai choisit.
Et ma cuisine… Je dois avouer que je ne cuisine pas beaucoup mais je me suis fais plaisir. Evier en pierre, table géante et tout le tralala… Encore une fois ma folie des grandeurs. J’ai pu me payer tout ça grâce à l’argent que je gagne au cabaret…

D’ailleurs, passons au «  Moulin rouge ».  Situé dans un quartier à peine plus huppé que mon humble logis. De l’extérieur, la bâtisse ne paye pas de min, je vous l’accorde… Mais à l’intérieur… C’est un endroit raffiné et bien entretenu.  Lorsque vous arrivez, vous avez à peine le temps d’être subjugué par la grandeur, la beauté des lieux que Henri, le portier, vous a déjà dirigé vers une table. Ces tables en bois précieux son recouvertes d’étoffes de velours bordeaux, le tout éclairé par des chandelles -d’ou la lumière tamisée du lieu-. Une fois assis vous pouvez commander un verre aux nombreux serveurs ou directement au bar. J’adore ce bar. Le comptoir en marbre, les verres de toutes les couleurs, de toutes tailles, toutes ces boissons…  Je crois que l’alcool là bas est le meilleur au monde. Meilleur que tout. Enfin je m’égare. Aux murs sont suspendus tableaux et tentures précieuses. Mais ce que je préfère c’est la scène. Vaste, plancher en bois, rideaux de velours rouge… Un vrai délice de se produire ici. Je crois avoir fait – rapidement- le tour des lieux que je fréquente le plus souvent. Sur ce, je vais aller piquer un petit somme je crois ~